Entre le 22 et le 26 février 2017, quatre membres de HAWG se sont rendus en Haïti. Elaine Zuckerman de Gender Action, Joel Kupferman de l’Initiative pour la justice environnementale, Maurice Bloem du Church World Service et Jayce Hafner de l’Église épiscopale ont participé à ce voyage. Tav Hafner a servie de cameraman de la délégation. Ce voyage en Haïti fait suite à la récente visite du Ministre haïtien de l’Environnement, du Directeur des Terres et Ecosystèmes du Ministère de l’Environnement et du Coordonnateur de la Plateforme Haïtienne de la Société Civile sur le Changement Climatique qui sont venus à Washington DC en janvier en vue d’un plaidoyer pour une attention plus soutenue aux besoins et défis environnementaux d’Haïti dans le contexte du changement climatique. Voici un résumé d’une page des conclusions et recommandations de HAWG à la suite de ce voyage:

Haiti Advocacy Working Group (Groupe de travail et de plaidoyer en faveur d’Haïti (HAWG)

Recommandations au gouvernement des États-Unis et aux Institutions Financières Internationales (IFI)

Sur l’invitation du Ministre haïtien de l’environnement, Simon Desras, quatre membres du Groupe de travail et de Plaidoyer en faveur d’Haïti se sont rendus en Haïti les 22 et 26 février 2017 pour visiter des lieux clés (y compris les bureaux administratifs du Parc Macaya aux Cayes, La ferme Wynne à Kenskoff, le lac Collinaires dans le Plateau Central et le barrage hydroélectrique de Péligre). Cette mission visait à s’informer en vue de consolider leurs efforts pour la défense de l’environnement en Haïti. Les délégués se sont entretenus avec des leaders environnementaux, des intervenants locaux et des représentants du gouvernement; ils ont été témoin direct de la dévastation causée par l’ouragan Matthew et de la sécheresse actuelle; ils ont aussi documenté les meilleures pratiques agricoles et de conservation en Haïti. Sur la base de ces observations et de ces entretiens, le HAWG a élaboré une liste de recommandations destinées aux décideurs américains et des IFI pour la protection de l’environnement, l’agriculture durable, l’atténuation et l’adaptation au changement climatique en Haïti.

Pratiques d’agriculture et de conservation

L’Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID) et les IFI devraient continuer à accorder la priorité à la préservation et à la préservation des terres en parité égale avec la production, tout en favorisant la production locale qui mènera finalement à l’amélioration de la diète alimentaire dans la communauté. Ces organismes devraient également encourager la propriété publique et la gestion communes des installations environnementales (y compris les systèmes d’eau et d’assainissement et les régions côtières).

Atténuation des changements climatiques et soutien à l’adaptation

Le Congrès des États-Unis est prêt à adopter une législation bipartite pour atténuer les changements climatiques et soutenir les États insulaires en voie de développement surchargés par les impacts du changement climatique. En Haïti, les effets dévastateurs du changement climatique sont évidents dans les secteurs agricoles, de conservation et sociaux. Nous exhortons les membres du Congrès à agir en faveur des Haïtiens les plus exposés au changement climatique. Les Membres devraient s’acquitter de la promesse des États-Unis de 3 milliards de dollars américains sur 10 ans au Fonds vert pour le climat et adopter une législation exhaustive visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre aux États-Unis.

Inégalité des genres

Une majorité claire des hauts fonctionnaires élus et nommés par le gouvernement haïtien sont des hommes, et les IFI et le Département d’Etat américain devraient augmenter le financement pour intégrer les préoccupations de genre dans les interventions programmatiques et politiques du Ministère de l’Environnement (ME) et d’autres ministères clés, les associant autant que possible au Ministère à la Condition Féminine et aux Droits de la Femme (MCFDF). Le ME et le MCFDF sont tous deux gravement sous-financés, or un MCFDF renforcé pourrait aider le ME et d’autres ministères à mieux appréhender les questions de genre.

Titre de propriété et saisie des terres

La saisie illégale de terres en Haïti met en péril les efforts de conservation de l’environnement (comme le montre la ferme Wynne) et la sécurité alimentaire des agriculteurs et des populations haïtiennes. Cette question est omniprésente dans tout le pays est facilitée par la complicité politique et la participation des responsables gouvernementaux. Nous demandons instamment au Bureau des États-Unis de l’Envoyé Spécial pour Haïti d’accorder suffisamment d’attention et de soutien juridique aux personnes touchées par la saisie illégale de terres en Haïti.

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